La force d’Israël

Il y a quatre ans, j’ai eu le mérite de participer à l’opération Bordure protectrice (« Tzouk Eitan »).

Dans le cadre de cette opération, on m’a envoyé garder la frontière avec le Liban, avec d’autres nombreux soldats réservistes (en Israël, jusqu’à l’âge de 41 ans, on fait en général 30 jours de réserves par an).

Pendant cette opération, j’ai été exposé à la force intérieure et incontestable du peuple d’Israël. Celle-ci ne s’exprime pas nécessairement à travers sa puissance militaire, mais par la force morale que représente le caractère sacré de la vie et de la volonté de développer et d’évoluer.

À cette opération ont participé des comptables, des professionnels du High-Tech, des directeurs, des salariés, des entrepreneurs, des ingénieurs, des avocats comme moi, et bien d’autres. Ils ont tous abandonné en un instant leurs emplois et leurs familles pour protéger leur patrie et sont tous devenus des soldats égaux.

En tant que tels, ils ont travaillé dur sans dormir des nuits entières.

Mais, l’image la plus stupéfiante qu’il m’a été donné de contempler ne vient pas de la mission militaire elle-même, qui était en soi très particulière. Je l’ai vue en l’occurrence pendant les heures tardives de la nuit, lorsque nous revenions des gardes à la frontière. J’ai vu des réservistes qui ouvraient leurs ordinateurs et commençaient à travailler, développer et promouvoir le travail qu’ils avaient laissé derrière eux pour aller défendre leur pays, l’État d’Israël. Le sentiment dominant était celui-ci : « Nous n’avons pas d’autre choix que de protéger notre patrie, mais nous devons continuer à développer et évoluer, nous devons continuer à travailler. » Pendant que nos ennemis concentraient leurs réflexions sur la façon de nous causer plus de pertes, de blessés et de morts, nous pensions à éviter les pertes mais aussi dès que nous en avions la possibilité de poursuivre en parallèle notre mission professionnelle et par conséquent le développement de notre État.

C’est un grand privilège pour nous d’être garants et acteurs du développement et de la croissance de notre État, qui est lui-même un miracle suffisamment grand pour que l’on s’arrête un instant de côté pour le contempler et l’admirer.

En ce jour, il est important de se souvenir des soldats disparus et de leur sacrifice vis-à-vis de nous et de notre Terre. Deux d’entre eux ont été mes amis proches.

Ouriel Peretz, de mémoire bénie, a étudié au lycée avec moi et dont la mère Myriam Peretz recevra à Yom HaAtzmaout le Prix Israël, après avoir aussi perdu son deuxième fils Eliraz lors d’une opération militaire dans la bande de Gaza.

Et mon ami d’enfance, Shahar Minz, tué au Liban.

Nous nous souviendrons toujours de vous et de chacun des autres soldats disparus.

Ouriel Boubli.